Dans un contexte où les traditions africaines tendent à disparaître sous le poids de la modernité, **l’Essani**, rite ancestral des peuples **Ekang-Béti-Fang**, revient sur le devant de la scène grâce aux efforts de gardiens du savoir qui nous aident à mieux saisir les **origines, fonctions, évolutions et enjeux contemporains** de ce rituel longtemps méconnu voire incompris.
Qu’est-ce que l’Essani ?
Le mot **Essani** vient du verbe **san ** en langue Ewondo, qui signifie **“festoyer” ou “exulter”**. Derrière cette joie apparente se cache un rite puissant, destiné à **honorer la bravoure, exalter la vie, purifier la communauté**, voire **révéler la vérité mystique** autour du décès d’un individu.
L’Essani tire ses fondements d’une **révélation spirituelle ancestrale** reçue par personnage initiatique ayant survécu à une injustice rituelle.
D’un besoin de **vaincre symboliquement les entités du mal**, comme **Mulumba**, une bête féroce représentant la mort, la trahison ou le chaos.
l’Esani remplit **trois fonctions majeures** :
- **Honorer un grand notable ou “Tonbé”**
- **Célébrer une victoire collective ou individuelle**
- **Révéler les causes mystiques d’une mort suspecte (Essani oraculaire)**
La danse Essani est bien plus qu’un simple mouvement corporel :
– C’est un **acte de purification collective**
– Une **protection du lieu sacré** contre les énergies négatives
– Et un **dialogue entre les vivants et les ancêtres**
Les participants portent des **tenues rituelles**, exécutent des **gestes précis** et récitent des **chants initiatiques** qui incarnent la voix du défunt.
Certains pensent que jouer l’Essani lors d’un enterrement serait une erreur culturelle, car c’est une danse joyeuse. Mais lors de l’Esani, ce n’est pas la mort que l’on célèbre. C’est la vie que cette personne a incarnée.”*
La culture Ekang repose sur la **réconciliation des contraires** : joie et douleur, visible et invisible, vie et mort.
L’Essani est plus qu’un rite funéraire ou festif : c’est un **pont entre les mondes**, un **outil de mémoire, d’éducation et de résistance culturelle**. Il ne s’adresse pas à tous, mais concerne tout le peuple Ekan. Car derrière ceux qui dansent l’Essani, il y a **toute une communauté à réveiller**.
Sources
📝 À lire, à voir, à partager :
– 🔗 **Conférence complète de Beck’s Awoumou Ebode** : [YouTube – L’Essani Ekang](https://www.youtube.com/watch?v=G1_gffD6otE)
https://savoirfairekang.com/danses-patrimoniales-ekang/
– 📘 **Ouvrage recommandé :** *Le procès d’un Tisam M’Bissau*, par Beck’s Awoumou Ebode (disponible sur Amazon)
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