Origines
Les Bamiléké sont issus de plusieurs migrations en provenance du nord et dont l’origine pourrait remonter à l’Égypte Ancienne. Les langues Bamiléké présentent plusieurs similitudes avec la langue de l’Égypte Pharaonique. Les toitures des chefferies en structure pyramidale en rappellent les liens. Le culte du crâne des anciens est pour eux une sorte de momification. Ils sont particulièrement impliqués dans la vie économique du Cameroun et ont émigré en masse vers les deux grandes villes camerounaises Douala et Yaoundé
Deux hypothèses différentes, datant de l’époque de la colonisation du Cameroun, expliquent l’origine de ce nom. La première affirme qu’un interprète Douala serait à l’origine du mot Bamiléké. Selon cette version, le mot Bamiléké vient du terme “Baboté Ba leké” qui signifierait “les porteurs de masque au visage”. La seconde soutient que le mot “Bamiléké” vient de l’expression de la langue Foto (région de Dschang) “Pe me leke” qui signifie “les habitants des montagnes et des ravins”. C’est cette dernière qui est le plus souvent retenue.
Cette population du Cameroun a été l’objet d’une attention particulière des autorités coloniales française puis du gouvernement indépendant camerounais en raison de l’organisation de maquis de l’UPC dans cette région et a fait l’objet d’une violente répression de 1958 à 1964 qui laisse des interrogations dans l’histoire du Cameroun soulevées par divers documents.
Les Bamiléké sont descendants Baladis partis de l’Egypte médiévale au IXe siècle de notre ère. Ils arriveront en région tikar vers le milieu du XIIe siècle avant de se diviser vers 1360 à la mort de leur dernier souverain unique: le roi Ndéh. Yendé, premier prince, refusa le trône et alla traverser le Noun pour fonder Bafoussam. Sa soeur ira vers la région de Banso (il existe près d’une trentaine de villages Bamiléké dans le Nord-Ouest anglophone). Deux décennies plus tard, Ncharé, le cadet, descendra dans la plaine du Noun pour fonder le pays Bamoun. De Bafoussam naîtront quasiment tous les autres groupements Bamiléké entre le XVe siècle et le XXe siècle (Bansoa est né en 1910 à la suite de l’exil forcé de Fo Taghe de Bafoussam)
Parce qu’ils ne sont pas des Bantous, les Bamiléké sont communément qualifiés de Semi-bantous en raison des quelques influences qu’ils ont eues des Bantous au cours de leurs mouvements migratoires jusqu’à la plaine tikar. Les Bamiléké parlent une langue nilo-égyptienne teintée de bantou : c’est une langue nilo-soudanaise.
Les Bamiléké parlaient une langue unique : le Bamiléké, jusqu’à leur démembrement au milieu du XIVe siècle, à la mort de leur souverain. Du Bamiléké naîtront le Bamiléké-Bafoussam et le Bamoun. Le Bamoun se ramifiera en une vingtaine de sous-variantes dialectales avant de se voir unifié par le sultan Njoya au début du XXe siècle. Pour sa part, le Bamiléké-Bafoussam continuera à se ramifier pour donner naissance, au fil des siècles, à de dizaines de variantes dialectales, elles-mêmes possédant de sous-variantes plus ou moins négligeables. Le Bamiléké-Bafoussam est donc la langue-mère des autres dialectes Bamiléké, hormis le Bamoun.
Il existe cinq sous-groupes dialectaux Bamiléké: le gham’a-lah (grande Mifi); le medumba (département du Ndé); le fè-fèè (Haut-Nkam); le yemba (Menoua) et le ngombaa (Bamboutos). Les conclusions des travaux d’Ethnologue et de SIL semblent dépassées en la matière
On dit volontiers des Bamiléké qu’ils constituent le groupe ethnique plus important sur le plan démographique, contrôlant plusieurs points stratégiques dans les secteurs économiques et commerciaux nationaux et présentant de forts indices migratoires du fait de leur grand nombre et de l’étroitesse de leurs terres ancestrales. Une certaine tendance de l’élite intellectuelle d’origine Bamiléké présente ce groupe comme la cible de toutes sortes de discriminations, notamment à cause d’une présumée hégémonie Bamiléké.
Les Bamiléké sont, en matière spirituelle, d’une grande complexité: ils ont une religion bipolaire héritée de l’Égypte antique: le culte des ancêtres et le culte des divinités (sanctuaires sacrés, bois sacrés…). S’ils reconnaissent que Dieu peut être atteint au travers de ses anges (divinités), ils savent aussi – grâce notamment aux oracles et médiums – que leurs ancêtres décédés peuvent intercéder auprès du divin pour leur cause. Jésus, par conséquent, n’est pas “la seule voie” pour atteindre le Seigneur. Pour rappel, les Bamiléké sont monothéistes
Les hauts plateaux Bamiléké de l’Ouest-Cameroun sont connus pour la célébrité de ses paysages de bocage. Dans un contexte topographique de hauts plateaux étagés, caractérisé par une succession de collines dominées par quelques montagnes isolées pouvant atteindre ou dépasser 2 000 m d’altitude, l’exploitation du sol est fondée sur une judicieuse association de l’agriculture et de l’élevage du petit bétail. L’espace utile, support du peuplement et des activités est appréhendé au travers des distances en rapport avec les temps de déplacement entre les lieux sociaux et/ou de production : éloignement ou rapprochement à partir du lieu de résidence, du siège des institutions traditionnelles, du « point central » de la chefferie… Ces lieux sociaux à partir desquels s’organise la vie des communautés locales sont eux-mêmes différenciés par rapport à leur position topographique : soit sur le haut (toutes parties hautes qu’elles soient sur colline ou sur montagne) ou vers le bas (dépressions, vallées, parties avals des versants). Cette conception dipolaire de l’espace a prévalu lors de l’occupation de la région et au découpage de l’espace en chefferies traditionnelles (une centaine de chefferies sur environ 6 000 km²). A l’intérieur des différentes chefferies, le découpage administratif traditionnel en quartiers s’est largement appuyé sur les notions de haut et de bas. Il en a été de même pour l’implantation des unités d’habitations familiales, pour l’édification et l’extension des haies vives et pour l’aménagement paysager de l’espace.
Stricto sensu, il n’existe plus une langue Bamiléké, mais des langues ou dialectes Bamiléké. Historiquement, le Bamiléké, langue unique du peuple du même nom, disparaît peu à peu au profit de ce que Dieudonné Toukam appelle le “Bamiléké-Bafoussam” et le Bamoun, au lendemain de la mort du dernier souverain Bamiléké, du nom de Ndéh, qui meurt dans la région tikar (Mbankim) vers 1350-1360 (XIVe siècle de notre ère).
Du Bamiléké-Bafoussam naitront plusieurs dialectes et sous-dialectes Bamiléké, qui constituent les groupes dialectaux connus aujourd’hui (gham’a-lah, ngomba, medumba, fè-fèè, yembaa). Le Bamiléké-Bafoussam reste aujourd’hui la langue principale de la grande division Mifi, Ouest Cameroun, alors que le medumba, par exemple, melting pot dialectal des variantes Bamiléké du département du Ndé, fait l’unanimité en matière d’unicité linguistique pour le département en question.
Les Bamiléké, selon des estimations récentes, seraient plus de 7 millions (y compris les Bamoun): plus d’un million originaire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest camerounais (régions anglophones); plus d’un million également en diaspora et près de 3 millions hors des régions originellement Bamiléké du Cameroun.
Sources: Dieudonné Toukam, “Parlons Bamiléké” (Paris, l’Harmattan,déc. 2008) Signé: un linguiste camerouno-suisse, à Genève.
Apprendre plus sur les Bamiléké
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merci pour toutes ces informationns très interessantes sur ma tribu.
de rien j'ai juste couplée plusieurs infos trouvées ci et là