Ce groupe s’emploie depuis 1963 à populariser le jeu du balafon et a donné une nouvelle vie à cet instrument très vivant dans les années 1950-1960 : le balafon y était même intégré aux musiques d’église ! La disparition de l’instrument, détrôné dans les années 1970 par le synthé, a entraîné Richard Band dans une traversée du désert de plus de quinze ans. Le mérite de ce groupe fondé par Richard Ze Ngbwa (disparu en 2001) est d’avoir su former une nouvelle génération d’instrumentistes. Après la disparition de son fondateur, Bernard Ngbwa a repris les commandes de la formation et Daniel Ngbwa, celles du «medjang ».
Le Richard Band, qui compte trois balafons et des tambours, s’illustre également par une belle section vocale et des castagnettes appelées menyas. Lors de son passage au Fespam (Festival des musiques panafricaines), la chanteuse afro-péruvienne Susana Baca a reconnu un rythme pratiqué dans son pays, le « Elak», appelé au Cameroun le « Ekang », l’une des branches du bikutsi. Elle a même exécuté, devant les musiciens ravis, une danse pratiquée lors des fêtes populaires, un bel exemple des liens qui unissent l’Afrique et sa diaspora.